A l’heure où le débat sur le débat sur l’identité nationale fait rage, il n’est pas inutile de réaffirmer quelques vérités : les étrangers demeurent ultra-minoritaires en France : 3,65 millions de personnes, sur plus de 63 millions, soit 5,8% de la population au recensement de 2006. C’est certes plus qu’en 1999 (5,5%) mais on est encore loin de l’ envahissement.
La carte révèle des pointes en Guyane, cas très particulier, et en Ile-de-France, dont cinq départements accueillent plus de 10% de non-nationaux. Pour le démographe Hervé Le Bas, professeur à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, « on peut parler de ghettoïsation en région parisienne, car la concentration d’immigrés s’accroît dans la partie la plus populaire, le nord-est de Paris et la Seine-Saint-Denis, quand elle recule dans les beaux quartiers, notamment dans les Yvelines et les Hauts-de-Seine ».
Globalement, cette population est plus présente dans les régions très urbaines (Alsace, Rhône-Alpes, Paca, Languedoc-Roussillon), mais l’évolution observée entre les recensements de 1999 et 2006 montre, selon Hervé Le Bras, « un étalement de la population étrangère, qui se diffuse plus facilement dans les régions de l’Ouest, où elle était absente, un phénomène sans doute accentué par l’arrivée de ressortissants européens ». Dernier point : « Le déplacement de la main-d’œuvre immigrée vers le tertiaire, notamment dans la restauration et l’hôtellerie, se traduit par une diminution du nombre d’étrangers dans le Nord-Est et une augmentation dans le Sud-Est, plus touristique. »
Pierre Falga. Dans L'Express du 17 décembre 2009.