Le Bulletin Officiel N° 46 du 11 Décembre 2003 précise le but de cette journée : " [...] Cette journée de la mémoire devra faire prendre conscience que le mal absolu existe et que le relativisme n’est pas compatible avec les valeurs de la République.
En même temps, il faut montrer que l’horreur s’inscrit dans une histoire qu’il convient d’approcher avec méthode, sans dérive ni erreur. Ainsi appartient-il à notre institution de faire réfléchir les élèves à l’Europe du XXème siècle, avec ses guerres et ses tragédies, mais aussi à ses tentatives de synthèse autour des valeurs des droits de l’homme et à sa marche vers l’unité. Il est nécessaire de montrer aux jeunes que ces valeurs ne sont pas de simples mots. Leur respect dans tous les pays du monde est fondamental et nécessite de la part de chacun d’être attentif à ce qui menace ces valeurs et actif pour les défendre. " (source www.education.gouv.fr).
Comment dire l'indicible ?
La Mémoire repose sur les témoignages des acteurs et sur les travaux des historiens. Or, les survivants disparaissent ou, trop fatigués, ne peuvent plus témoigner. Longtemps ils n'ont pu parler. Comment dire « l'indicible » ? Comment dire ce qui échappe à toute raison ?
Prévention des crimes contre l'humanité en même temps que mémoire de la Shoah, cette journée a également pour but d'intégrer à ce travail de mémoire toutes les victimes des crimes contre l'humanité. Et d'abord, pour en revenir aux victimes de la terreur nazie, outre les communautés juives d'Europe, qui en forment la majeure partie, les populations tziganes ou encore les malades mentaux.
Même si le nom d'Auschwitz symbolise dans notre langue tout le poids du Mal, il ne faut pas non plus oublier tous ceux et celles qui ont dit « non » au nazisme, qui ont résisté à la négation de la Démocratie et de l'Humanité et qui ont payé de leur vie la défense de ces valeurs.
Sans devoir de mémoire, "le bourreau tue toujours deux fois..."
Ce devoir de mémoire n'est pas la nostalgie du passé. Il a toute sa place aujourd'hui, car aujourd'hui 'hui comme hier, l'intolérance, le racisme, l'exclusion menacent notre société. La vigilance est un devoir de chaque jour. Comme cette journée est encore dans la période des vœux, on ne peut que souhaiter que ce rappel soit une pierre pour bâtir une humanité fondée sur la paix et la tolérance. C'est tout cet enjeu que cette journée de commémoration de la libération du Camp d'Auschwitz symbolise, si nous ne voulons pas que ce que dit Élie Wiesel se réalise : "Le bourreau tue toujours deux fois, la seconde fois par l'oubli".
Viviane Boussier
Si vous voulez aller plus loin dans cette réflexion, je vous suggère une lecture : un roman, une biographie ? En tout cas, l'ouvrage d'un jeune professeur yvelinois, Fabrice Humbert, à découvrir !
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