Chacun d'entre nous a lu et entendu les médias nationaux et locaux se faire l'écho des violences qui, en particulier dans la nuit du 19 au 20 Juillet, ont meurtri l'image de Trappes, des "échaffourées" dont les trappistes n'ont pu que constater les conséquences, surtout dans le quartier des Merisiers : commissariat caillassé, abribus détruits, voitures brûlées, poubelles incendiées…
Ces violences ont fait suite à l'interpellation d'un homme dont l'épouse avait été contrôlée par les policiers car elle portait un voile intégral.
Entre 200 et 400 personnes (source, quotidien "Le Monde" 20 Juillet, confirmée par des habitants) rassemblées devant le commissariat, ont jeté "notamment des projectiles sur la grille et la façade du bâtiment. Alors qu'une dizaine de fourgons de CRS étaient présents sur place, un hélicoptère a survolé pendant une bonne partie de la nuit la ville où ont été déployés de nombreux policiers. Selon le procureur de la République de Versailles, un garçon de 14 ans a été grièvement blessé à un oeil par un projectile venu d'une origine indéterminée. Six personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue à l'issue de ces affrontements, a ajouté le procureur".
L'incident a rapidement fait le tour du quartier, provoquant la colère, puis la violence qui s'est propagée à des communes voisines (Elancourt, Maurepas et Guyancourt), et la consternation des riverains face aux dégâts constatés.
Le nom de "Trappes" risque d'être de nouveau pour beaucoup de Saint-Quentinois, de Franciliens, de Français, associé à émeutes, à "banlieues" (difficiles.. sensibles ..), alors que cette image déclinait en même temps que la ville se forgeait un visage nouveau.
Plusieurs interprétations sont données à ces faits, mais tous les politiques "responsables" ne peuvent que condamner ces violences et nous nous joignons à eux dans cette condamnation.
Même si la majorité des Français n'est ni intolérante, ni islamophobe, ni homophobe, mais respectueuse des libertés de chacun, la loi doit être appliquée, si les principes républicains ne le sont pas.
Au-delà de ces violences, des signaux sont à méditer, sans tomber ni dans la stigmatisation (ou la caricature ?) ni dans le laxisme (ou l'angélisme ?).
-S'en prendre aux forces de l'ordre, aux institutions, aux biens publics n'a aucun sens, ne règle aucun problème et est inadmissible" (M. Valls, Ministre de l'Intérieur)
-Rien ne justifie l'appel et le recours à la violence.
-La loi est la même pour tous; aucun territoire ne peut être une zone de "non droit"; l'Etat républicain doit être présent partout, si on ne veut pas assister à la négation de l'Etat de droit et "ouvrir la porte " à tous les excès.
-Il ne peut être question de confondre intégrisme musulman (comme tout intégrisme religieux et de façon générale tout radicalisme) avec la religion musulmane telle que la pratique la quasi-totalité des musulmans respectueux de nos lois républicaines. Les propos du trappiste Abdislam-il condamne les heurts qui ont suivi le contrôle de la femme voilée- relevés" dans le quotidien "Le Monde" du 20 Juillet résument ceci en peu de mots: la religion, ce n'est pas avec le voile, c'est avec le cœur; des termes applicables à toutes les religions dans un Etat qui inscrit la laïcité dans sa constitution comme base du " bien vivre ensemble" de tous les citoyens.
Des éléments d'explications ? Personne n'oserait en avancer un plus qu'un autre:
Mal-être des jeunes issus de l'immigration qui ne trouvent leur place ni dans une communauté ni dans l'autre, frustration sociale qui laisse libre la radicalisation religieuse, colère contre l'Etat représenté ici par les forces de police auxquelles on reproche trop de contrôles d'identité, chômage, "ghettos" dans lesquels s'amplifient tous les problèmes… : C'est un ras-le-bol de plein de choses (Le "Monde du 20 Juillet) que les élus à tous les niveaux de collectivités, du quartier à l'Etat, doivent prendre à bras le corps, au-delà de leur étiquette, sans renvoyer la "balle" aux élus passés ou présents car c'est tout le tissu social qui risque de se détériorer et là, il n'y aura plus de droite, de centre, de gauche, mais des solutions à trouver ensemble.